Initiée en 2016 par ENERPLAN en partenariat avec l’ADEME, le GMPV-FFB et le think tank France Territoire Solaire, l’étude prospective sur la compétitivité de l’énergie solaire en France à horizon 2023 a été publiée le 27 février. Retrouvez tout ce qui concerne la chaleur solaire collective dans la suite de cet article et dans la fiche récapitulative de l’étude.

Le rebond de la filière de la chaleur solaire dépendra en grande partie de la stratégie bas carbone mise en œuvre pour abaisser les émissions de CO₂ dans le parc bâti, ainsi que d’une prise en compte efficace dans la règlementation énergétique dans le neuf. Les installations de grandes surfaces sur réseaux de chaleur ou en milieu industriel n’ont pas fait l’objet de cette étude. Encore à l’état embryonnaire, le solaire thermique pour les réseaux de chaleur (superficie d’environ 1000 m²) ne représentait que 0,5% des systèmes solaire thermique en 2014. Ces opérations offrent pourtant les perspectives de coût de production les plus compétitifs.

Les coûts demeurent stables, après des baisses de 15 à 20% entre 2010 et 2015, avec un potentiel de baisse significative atteignable dans le collectif, notamment par une structuration de l’offre qui reposera sur l’émergence d’offres intégrées de service énergétique incluant du solaire, des modèles de conception plus ambitieux du taux de couverture des besoins, un réseau d’installateurs spécialisés ainsi qu’un effet volume, dans le cas d’un développement du marché en ligne avec les objectifs PPE.

Cette baisse de coût pourrait permettre au solaire thermique collectif de devenir une solution compétitive par rapport aux solutions alternatives dès 2019/2020 dans le Sud de la France. Le segment des bâtiments collectifs existants, où le solaire thermique peut apporter une solution énergétique avantageuse par rapport aux systèmes conventionnels, devrait proposer des modèles d’affaire compétitifs, dans le cadre de la rénovation énergétique de ces bâtiments. De plus, l’atteinte de la compétitivité pourrait être accélérée par un renforcement de la trajectoire de la fiscalité carbone.

La réalisation de l’objectif médian des scénarios PPE pour le solaire thermique (entre 270 et 400 ktep) permettrait de faire décoller la filière, avec la création de près de 10 000 emplois à horizon 2023 pour porter le total des emplois de la filière à plus de 11 500 emplois. A ces emplois peuvent être ajoutés 1 000 emplois liés aux exportations.

Les objectifs fixés par la PPE qui permettraient ces retombées socio-économiques significatives ne seront atteignables qu’avec la mise en œuvre d’une stratégie bas carbone s’accompagnant d’une structuration dynamique de l’offre et d’une amélioration du nouveau cadre règlementaire dans le neuf, où les énergies renouvelables thermiques, au sens plus large, doivent pouvoir prendre une place.

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